samedi 23 janvier 2016

Franck Pavloff - "Matin brun"



Deux amis aiment discuter de tout et de rien, comme tout le monde. Ils parlent entre autre de l'actualité. Or dernièrement, le gouvernement a décidé que tous les chiens devaient être bruns. Ce n'est que le commencement...

"Matin brun" est une nouvelle d'une dizaine de pages dont le message central est très fort. Pour moi, il montre que nous ne sommes que des moutons face à l'Etat qui décide de tout. Jusqu'où peut-on continuer à accepter les réformes sans se rebeller?
Le récit est simple et se lit très vite. Il est à la portée de tous et peut amener à de bonnes discussions.

vendredi 22 janvier 2016

Pascal Bléval - "Le Chant de l'Arbre-Mère"


Les passagers du Markus ont débarqué sur Altar pour une mission. Les premiers colons ont mystérieusement disparu après avoir envoyé à l'Empire un message signalant la présence de vie non identifiée. Le commandant doit les retrouver et les sauver s'ils sont vivants et en danger. De même, la biologie d'Altar doit être analysée. 

Je remercie Pascal Bléval et Livraddict pour ce second partenariat. En effet, j'aime le style de cet auteur ainsi que son imagination.

Le roman "Le Chant de l'Arbre-Mère" m'a plu mais ne m'a pas transportée. J'ai passé un moment agréable de lecture, me suis laissée porter par l'intrigue dont l'idée est bonne.
Ce qui m'a gênée c'est le passage qui traite des relations amoureuses entre les différents protagonistes. Il versait trop dans le "je t'aime moi non plus". Et Vince m'a donné l'impression de vouloir sauter sur toutes les femmes. ;o)
D'ailleurs Vince m'a paru être un personnage incohérent : au début il m'a semblé discret, obéissant, puis ses sentiments belliqueux ont explosé d'un coup, trop dans l'autre extrême. Sans parler du fait qu'il ait vu en Hank Turner un mentor au bout de seulement 2 jours!

En revanche, les idées technologiques m'ont captivée : la communication se réalise directement de cerveau à cerveau(x) même la transmission des données, un IA qui dirige le vaisseau Markus, des robots dédiés à différentes tâches, un planétoïde artificiel qui m'a rappelé Star Wars, etc. L'IA est particulièrement bien pensée grâce à son "esprit" qui suit de curieux changements. Et là je n'en dis pas plus, à vous de le découvrir. ;o)

La découverte des autochtones est progressive ce qui pousse le lecteur à s'interroger en même temps que les passagers du Markus.
L'histoire est loin d'être toute rose et là pour le coup, elle est crédible. J'ai trouvé que le bien et le mal s'entremêlaient. En vrai il est difficile de prendre partie pour l'un des deux camps... 

Et puis, jolie couverture signée Cyrille Théry!



Site de l'auteur : ICI.
Sa page facebook : ICI.

mercredi 20 janvier 2016

Mike Resnick - "Kirinyaga"


Dans les années 2120, Koriba se bat pour créer et défendre une utopie sur un planétoïde, Kirinyaga, ressemblant à la terre africaine de ses ancêtres kikuyus. Il devient le sorcier du peuple qui l'accompagne, c'est-à-dire le gardien des lois et de sa mémoire. Mais conserver un mode de vie archaïque est-ce durable dans le temps?

Ce livre a eu beaucoup d'éloges lors d'une réunion du club des Mauvais Genres de ma médiathèque qui avait pour thématique l'éthno-fiction . Aussi, j'ai tenu à le lire et je ne le regrette pas!

Ce roman est en fait un regroupement de nouvelles mais qui se suivent de manière chronologique et cohérente. On retrouve les us et coutumes des anciens kényans.
Le côté SF se remarque surtout dans le prologue et l'épilogue qui se déroulent sur Terre : les animaux typiques des savanes ont disparu, les petits villages ont été remplacés par des grandes villes de type européen, la technologie est omniprésente. Tous ces points sont absents sur Kirinyaga où le dépaysement est total, avec une Afrique telle qu'on se la figure actuellement.

Le récit rappelle le "style biblique" puisque le sorcier utilise constamment des paraboles pour expliquer ses décisions ou pour faire réfléchir ses concitoyens ou tout simplement pour raconter l'histoire de leurs ancêtres aux enfants. C'est atypique et j'ai aimé!

Là où j'ai été gênée c'est lorsque des coutumes allaient à l'encontre de mes valeurs. Or, elles sont présentées du point de vue de Koriba, le "héro", comme si elles étaient normales et défendables. Pour le coup, je me suis retrouvée dans la peau d'une "méchante européenne" ennemie de la culture des kikuyus. Les coutumes concernées sont l'excision, la mort des nouveaux-nés souffrant d'un handicap, la polygamie, etc.

De façon générale on est emporté dans ce combat mené par Koriba pour défendre coûte que coûte cette utopie. Les coutumes vont parfois à l'encontre du bien-être de certains et pourtant il ne lâche rien. J'ai été touchée lorsqu'il perdait du pouvoir ou se sentait trahi.

Cet œuvre a reçu de très nombreux prix reflétant sa qualité.

mercredi 13 janvier 2016

Anonyme - "Le Livre sans nom"




Dans la ville de Santa Mondega a lieu la fête de la Lune. Tous les cinq ans se produit une éclipse totale qui attire les personnes les plus sombres. Tous les habitants se souviennent de la dernière lorsque le Bourbon Kid débarqua et assassina un grand nombre des leurs. Or, de nouveau, des moines d'Hubal font leur apparition quelques jours avant le début des festivités, rappelant ces funestes souvenirs...

Il était temps que je lise ce livre depuis le temps qu'il prenait la poussière sur mon étagère! Merci à ma binôme Mortuum de me l'avoir choisi pour le challenge Livra'2

Cette histoire est complètement jouissive!!! Le rythme est soutenu et ne faiblit pas. On entre dans le vif du sujet dès la première page. C'est un mélange de western et d'horreur, avec une touche de fantastique.
Les points de vue se succèdent chapitre après chapitre, ce qui offre souvent une vision des scènes différente, avec une question finale qui reste en suspens résolue par le personnage suivant et j'ai adoré ça! Parfois l'intrigue prend des tournants imprévus. Le cheminement de la Cadillac jaune est jubilatoire! On ne s'attend par à cet enchaînement autour d'un objet. Mine de rien, on remonte la chronologie des conducteurs.
Les coïncidences, les opportunités saisies par certains, le caractère et la façon de penser des autres (je pense en particulier aux moines), rendent le récit hilarant. Et l'auteur fait référence à pas mal de clichés de films célèbres qui pimentent le tout.

Je commence très bien l'année avec ce roman coup-de-cœur. ^^

dimanche 3 janvier 2016

Léandro Avalos Blacha - "Berazachussetts"


Dans la ville de Berazachussetts en Argentine, la zombie Trash est recueillie dans l'appartement de quatre amies veuves. Commence alors un enchaînement d'évènements qui va mettre fin à leur petite vie tranquille. 

"Berazachussetts" est un roman absolument déjanté, complètement barré. Pourtant l'histoire est loin d'être absurde. Je la comparerais à un arbre : un évènement de départ qui donne naissance à des intrigues annexes divergentes restant liées.
L'auteur nous décrit le côté très noir de l'Argentine (viols, drogue, meurtres, etc.), les nantis qui se moquent et se servent des pauvres, la décadence sans limites. Le pire, c'est qu'en postface on comprend que cette fiction est basée sur des faits réels!
Le style de Léandro Avalos Blacha est percutant. Il va à l'essentiel, les visions sont crues, les dialogues sont peu nombreux. J'ai accroché. L'horreur des scènes sanglantes est contrebalancée avec un humour grinçant qui apparaît décalé dans ces circonstances.
Surprenant! Par contre, je pense que ce roman est du genre à être adoré ou détesté.