mercredi 16 mars 2016

Mathias Malzieu - "Journal d'un vampire en pyjama"

 

"Journal d'un vampire en pyjama" est le récit autobiographique de Mathias Malzieu. Le chanteur du groupe Dionysos, auteur de "La mécanique du cœur" a été touché d'une grave maladie de moelle osseuse, l'aplasie médullaire. Dans ce livre, il raconte tout ce qu'il a traversé, depuis les premiers symptômes de sa maladie, jusqu'à sa guérison.

Très touchant. La réalité de la maladie saute à la figure. Le style très poétique de Mathias Malzieu aboutit à un témoignage plein d'espoir, loin d'être larmoyant. Même si le ton est léger, on se rend compte des difficultés énormes qu'il a pu rencontrer.
Il se livre à nous sans fioriture. J'ai découvert qui était cet artiste. Son cerveau est en total ébullition face à la vie! Un grand enfant surfant sur un skate dans les rues de Paris, une personne qui se bat pour ses objectifs et ne lésine pas sur l'effort à donner. Jusqu'à ce que son corps lui rappelle que le repos est nécessaire, que ce n'est pas une machine.

En parallèle, j'ai aussi découvert ce qu'était l'aplasie médullaire dont je ne connaissais pas l'existence. Et là je suis fière de ce que peut apporter la recherche scientifique. Au bout des labos, il y a des médecins qui peuvent apporter des solutions concrètes aux patients.

En revanche - au risque que cette pensée puisse sembler déplacée - je n'ai pas pu m'empêcher de me poser la question : est-ce la même chose pour tous les malades ou bien le fait de s'appeler Mathias Malzieu apporte un certain privilège? (en même temps, tant mieux pour lui). Sincèrement, ayant entendu ce qu'a traversé une connaissance souffrant d'un cancer avancé, je n'ai pas reconnu cette empathie, ce cocon où tout roule, étape après étape. Il lui a fallu se décarcasser pour savoir ce qu'elle allait subir, elle ne savait pas quel état le "planning", comment elle allait pouvoir rentrer chez elle, etc.

Maintenant, j'aimerais bien un fauteuil-œuf! :op

dimanche 13 mars 2016

Ray Bradbury - "fahrenheit 451"


Montag est un pompier et dans cette société du futur, ce ne sont plus les incendies qui sont éteints, mais les livres interdits qui sont brûlés et leurs propriétaires arrêtés. Les gens n'ont plus le droit de lire des volumes entiers. On leur dit qu'ils ne servent à rien puisque ce qu'ils contiennent est faux, et même crée des problèmes en déviant leurs pensées.

J'ai acheté ce livre il y a très longtemps dans une brocante. Je l'ai enfin lu grâce au bookclub de Livraddict prévu le 30 mars. Je suis ravie puisque j'ai proposé le thème dystopie ainsi que ce titre! :o)

Le thème m'a rappelé "1984" ou "Nous autres" que j'ai découverts assez récemment. Logique puisque tous les trois sont des dystopies. 
L'ambiance est sombre, assez glauque, le comportement des gens est triste et énervant puisqu'ils se conduisent comme des moutons, obéissant au gouvernement sans aucune réflexion. 
Mais comme à chaque fois, quelques individus prennent conscience de la réalité et cherchent à se défaire de ces chaines invisibles. Ici le personnage principal est Montag, pompier, qui croise le chemin d'une jeune fille particulière. Elle admire son environnement, s'émerveille de choses futiles, auxquels il ne prêtait pas attention... avant. Et puis on découvre qu'il avait une prédisposition à s'intéresser aux choses interdites.

Les personnages sont bien décrits. La femme de Montag m'a paru insipide, la jeune fille un vrai rayon de Soleil et le chef des pompiers carrément effrayant!
Les technologies sont intéressantes, mais j'ai eu du mal à me les imaginer complètement, comme le système des murs avec la famille en discussion. D'ailleurs, Ray Bradbury n'est pas toujours clair et certains passages sont un peu fastidieux à lire.
Pour finir, je n'ai pas trop accroché avec la chute.


mardi 8 mars 2016

Audur Ava Ólafsdóttir - "Rosa candida"


Arnljótur, un jeune homme de 22 ans, décide de quitter la maison familiale pour partir à l'étranger exercer sa passion, le jardinage. Là-bas l'attend la roseraie historique d'un monastère, dans un village un peu coupé du monde. Au travers de son voyage et de ses souvenirs, on découvre sa vie, notamment qu'il est devenu père par accident et que sa fille est élevée seulement par sa mère.

Cette lecture m'a accaparée par sa poésie, ses paysages et personnages nordiques (Audur Ava Ólafsdóttir est islandaise). 
Les pensées de son personnage principal m'ont bercée, tout en me captivant. Comme il s'agit d'un jeune homme fraîchement devenu père par surprise, qu'il ne connaît que sa ville natale, beaucoup de questions se bousculent dans sa tête et on ressent sa confusion, son innocence face aux aléas de la vie. Arnljótur en devient très attachant. 
Mais aussi son vieux père devenu veuf récemment, et puis son ex-flirte d'une nuit qui se retrouve un peu dépassée par les évènements, ainsi que le frère Thomas, un passionné de films vidéo qui tente de le conseiller à sa manière. Même les personnages effacés ont leur charme : les infirmières, la vendeuse de vêtements pour enfant, etc.
Cette histoire sonne juste. Elle paraît réaliste, même si les évènements peuvent parfois sembler exagérés. Toutefois, ce sont le piment de l'intrigue. 
Il est remarquable qu'une femme d'âge mûre puisse dessiner le portrait d'un homme et si jeune, de cette façon authentique.

J'ai donc passé un excellent moment de lecture. Elle m'a fait du bien, permis de m'évader. La fin est un peu inattendue et me laisse une drôle de sensation...

mercredi 2 mars 2016

Raphaël Albert, Jeanne-A Debats, Raphaël Granier de Cassagnac, Johan Heliot, Nicolas Fructus - "Un an dans les airs"



Voyage extraordinaire dans la cité volante, Un an dans les airs, d'après l’œuvre de Jules Verne

Cet album retrace l'aventure vécue par Nadar, Julie Servadac, Philippe Daryl et Jules Verne, à bord de Célesterre, une cité volante. On y retrouve notamment de brillants savants, une population vivant en harmonie et autosuffisance, à la recherche d'un idéal de paix, vivant cachés du reste du Monde. 

Chaque auteur incarne un personnage qui rapporte sa vie quotidienne par le biais d'un journal de bord, comme tout habitant de Célesterre se doit d'en tenir un. On découvre un monde scientifique, artistique, politique, ainsi que des pensées philosophiques et religieuses. Finalement, le personnage principal est Célesterre, vu de quatre regards différents.

C'est la première fois que je lis un ouvrage de ce genre et j'ai été surprise par la densité du contenu! Il ne fait aucun doute qu'il ait demandé de grosses recherches documentaires. Quel boulot! Et quel résultat!!! Merveilleux! 
Je me suis baladée avec délectation au sein de cette ville aérienne, composée de ballons, ponts, câbles et même d'engins modernes en avance sur leur temps. La fée électricité est au cœur de son fonctionnement, comme j'en avais fait également le constat dans Vingt-mille lieues sous les mers.
Bien sûr les références aux romans de Jules Verne et à ses personnages sont partout. Comme je les ai lus il y a bien longtemps (à part celui du sous-marin), elles ne me disaient pas grand chose. Mais cela ne m'a pas gênée. Au contraire, elles me poussent à (re)découvrir ses écrits. Seulement la quantité m'effraie...

Les illustrations de Nicolas Fructus sont magnifiques et ont participé directement à mon sentiment d'accompagner les aventuriers à travers ce voyage extraordinaire. Ses dessins sont riches en détails. J'aurais aimé marcher réellement sur ces passerelles de bois, toucher aux parois, me plonger dans les livres de la bibliothèque, admirer les papillons de Lady Madelina Corgay.
Et puis les photographies apportent une autre dimension au récit, comme s'il s'agissait de faits historiques.

A noter que la mise en page est très soignée. Il est facile de suivre les étapes du chemin suivi par Célesterre. Un signet permet même de marquer sa page!

Je recommande cet album pour vous-même, mais aussi comme cadeau à offrir. Ce qui est mon cas. "Un an dans les airs" est une vraie pépite phénomène culte. ;o)