dimanche 21 février 2016

Corinne Wargnier - "C'est ainsi que la vie s'est arrêtée"


A Aticamparo, des voyageurs arrivent de temps en temps en car à la recherche de tranquillité dans une pension tenue par Tessa, aidée de son fils simplet. La journée est tellement chaude que les rues sont effectivement désertes. Chaque personne amène avec elle son passé et son lot de sentiments.

Tout d'abord, je tiens à remercier Livraddict et les éditions Sur Le Fil pour ce partenariat.

J'ai aimé ce livre en tant qu'objet par son format, la douceur de la couverture et des pages, la petite photo et le bandeau "intégré" qui présente le thème du roman. Mais pourquoi ne pas avoir opté pour une photo de Corinne Wargnier puisque l'auteure est photographe avant tout? Et son "œil" est vraiment doué!
Il s'agit d'un roman où tout est centré sur les émotions, les ressentis des personnages. Ils s'analysent au travers de leur comportement, des paroles échangés, de détails qu'ils découvrent sur les autres. Finalement, chacun est épié sans forcément s'en rendre compte.
Donc si vous recherchez un livre avec de l'action, passez votre chemin!

Pour être honnête, j'avoue ne pas avoir accroché au style de l'auteure. Ses phrases sont trop alambiquées à en devenir incompréhensibles, au point où je me suis sentie inintelligente. Peut-être était-ce trop spirituel, trop dans la subtilité pour mon cerveau. Comme tout tourne autour des sentiments, des passages tirent en longueurs avec des redondances.
Pourtant l'idée de fond est bien trouvée et le manque d'action ne m'a pas gênée. J'ai apprécié l'ambiance générale qui est bien plantée. Une ambiance de huis clos dont je suis friande dans les films. Or on le retrouve parfaitement dans ce livre.
Ce sont les Wright qui m'ont le plus attendrie, même si j'avais deviné ce que contenait le sac en plastique. Leur comportement m'a rappelé mes grands-parents : beaucoup d'amour, une connaissance parfaite de son conjoint, mais des remarques un peu cassantes qui font partie de leur quotidien et prêtes à sourire.
Tous les personnages sont crédibles, bien décrits, peut-être Gab un peu moins : ses pensées à la première personne me paraissent en décalage avec son comportement quotidien, elles sont trop sensées.

Je pense que ce livre devrait être lu en plein été pour se plonger encore plus dans l'ambiance générale. ;o)

vendredi 19 février 2016

Suzanne Collins - "Hunger Games : La Révolte"



Katniss se retrouve au District Treize avec Gale, sa mère et sa sœur, tandis que son coéquipier Peeta est emprisonné au Capitole. La Rébellion s'organise plus que jamais pour faire tomber le Président Snow, entre coups médiatiques et coups militaires. Qui sera le vainqueur?

Dans ce dernier tome, les évènements se déroulent en dehors de l'arène des Hunger Games. Les rescapés guérissent et apprennent à se reconstruire.
Très vite, on se rend compte que Katniss quitte une prison pour une autre où elle a à peine plus de libertés, contrairement à ce qu'on pouvait s'attendre. La politique prend beaucoup plus de place. Son cerveau est mis à rudes épreuves entre ses deux prétendants, sa volonté bridée, et savoir reconnaître les personnes en qui elle peut avoir confiance.
J'ai trouvé que ce volume est le plus obscur, le plus dur. Mais aussi le plus mûr. Et puis j'ai apprécié que l'auteure ne tombe pas dans le "tout beau, tout rose".

Il ne me reste plus qu'à découvrir "La Révolte" en DVD.

mercredi 17 février 2016

Eugène Zamiatine - "Nous autres"

 

D-503 est le constructeur de l'Intégral, un engin destiné à voyager dans l'espace pour découvrir d'autres planètes peuplées. Il rédige des notes qu'il nomme "Nous autres", destinées à ces inconnus, où il raconte la vie de son monde, l'Etat Unique, dirigé par le Bienfaiteur. Le quotidien de ce féru de mathématiques va changer lorsqu'il croisera le chemin d'I-330 et commencera à se poser des questions de moins en moins anodines.

Ce roman a été écrit en 1920 par l'écrivain russe Eugène Zamiatine. Il a fortement inspiré 1984 de George Orwell que j'ai lu il y a quelques mois et effectivement, on y retrouve la même ambiance et d'autres points de similitude. Il s'agit de SF, d'une dystopie.

La population est constamment surveillée, la ville entière est faite en verre empêchant toute intimité, les gens n'ont aucune liberté soi-disant pour leur bonheur découlant de l'abolition des désirs, leur quotidien est chronométré, chaque mouvement est calculé. Tout le monde suit le mouvement sans broncher ou presque... Il existe un bureau où l'on peut dénoncer les écarts de conduite de ses voisins.

D-503 commence à réfléchir en même temps qu'il écrit ses notes. Au départ ses pensées sont anodines, mais au fur et à mesure elles deviennent de plus en plus déviantes. Cet état le met mal à l'aise, le fait culpabiliser, tellement les "lois" de l'Etat Unique sont ancrés en lui. Puis il devine qu'il existe un groupe de dissidents empirant la confusion de son esprit. 

L'originalité du récit est grande avec l'introduction des idées mathématiques ou les descriptions des personnages, comme le X dessiné par les traits du visage d'I-330. Par contre bizarrement, je les ai tous imaginés moches.

Certaines phrases ne sont pas terminées, ce qui a eu le don de m'agacer un peu. Je n'en ai pas compris le but. D'autre part des passages m'ont paru tirer un peu en longueur. 
Mais je garde un sentiment général plutôt positif, je me suis intéressée aux réflexions tortueuses de D-503. J'ai apprécié la présentation de ce monde à la première personne sous forme de notes.

Après la lecture de "Nous autres", je ne m'explique pas pourquoi "1984" a eu plus de succès. La présence d'interphones ferait-elle la différence? ;o)


mercredi 10 février 2016

Jean-Marc Ligny - "AQUA TM"

En 2030, la Terre est dévastée par les intempéries découlant de la pollution humaine. Alors que l'Europe connaît le déluge, l'Afrique meurt sous la sécheresse. Un satellite américain découvre au Burkina-Faso l'existence d'une nappe phréatique qui pourrait sauver le pays. Seulement, le PDG qui contrôle ces données ne l'entend pas de cette oreille : l'eau peut rapporter beaucoup d'argent...

Ce roman de SF compte plus de 700 pages, mais sincèrement on ne les voit pas passer. Dès le premier chapitre je me suis dit "Attention coup-de-coeur!". Et ce sentiment est resté jusqu'au bout.
Tout est rythmé, fluide, accrocheur et... très réaliste, donc dérangeant. Cette histoire ne remonte pas le moral alors qu'on parle de plus en plus de la pollution, du réchauffement de la planète, de l'augmentation du nombre de cancers, etc. Et puis on retrouve l'idée que l'argent est plus puissant que la sauvegarde de la vie, ce qui me met personnellement en colère, mais bon les choses ne tournent pas si mal. 

On découvre les personnages chacun de leur côté, pour les retrouver imbriquer dans les mêmes évènements. Jean-Marc Ligny les dépeint très bien, ce qui permet de les cerner au mieux. Certains sont attachants, tandis que d'autres sont détestables.
Rudy et Laurie nous font voyager en camion de Hollande au Burkina-Faso, dans une aventure semée d'embûches, où les gens n'ont aucun scrupules. J'ai quand même eu du mal à croire qu'un horticulteur puisse devenir aussi facilement guerrier.
Étrangement, l'intrigue offre une part de fantastique qui dénote un peu au milieu du contexte catastrophique plutôt réaliste. Je ne sais pas si le roman aurait été meilleur sans cette touche... Au départ, cette tournure m'a un peu dérangée et puis je m'y suis faite.

J'ai appris quelques trucs réels, des points qui m'ont interpellée et poussée à faire des recherches sur le net. ;o)

Ce roman se lit comme on regarde un bon film!