mercredi 13 juillet 2016

Danièle Gerkens - "Zéro sucre"


Danièle Gerkens est journaliste pour le magasine Elle, une rubrique où l'alimentation est au cœur de ses chroniques. Elle a décidé de se passer de sucre durant 1 an.

Cette autobiographie documentaire est vraiment intéressante. Je suis déjà sensibilisée sur ce sujet et ai même trouvé des références de collègues! Du coup je n'ai rien appris concernant la nutrition pure et dure et je me doutais de l'arrière du décor côté industrie.
Là où j'ai été surprise et choquée, c'est l'ampleur du lobby sucrier! Le site "lesucre.com" en est un bon reflet. Ils préfèrent démonter les arguments qui pointent du doigt la nocivité du sucre, plutôt que proposer des solutions. Egalement, l'industrie sucrière a réussi à s'insérer dans les écoles avec notamment "la semaine du goût". Pourquoi l'Education Nationale ne contre pas ce problème? Et aussi, pourquoi les produits les plus nocifs pour la santé sont les moins chers?

Ce livre est une histoire vécue. Et chaque lecteur qui se lance dans cette aventure pourra s'y retrouver. Je tente cette expérience et franchement, c'est tout à fait ça : les questions de l'entourage et leurs réactions, la dépense d'énergie pour trouver des produits sans sucres cachés (le pire à éviter par rapport au sucre poudre où c'est évident), les premiers bénéfices, les alternatives, etc.
On peut y arriver, sans trop de frustration, même si on est "bec sucré" (je le suis!!!).

Le sucre est partout, caché, addictif, nocif si mangé en grandes quantités, apparaît sous un tas de noms différents (sucre, saccharose, glucose, fructose, dextrose, maltose), dans des produits salés (lentilles, sardines, jambon, etc.). La courbe de sa consommation suit celle de l'obésité...

En tant que consommateur nous avons le pouvoir de faire plier les industriels pour des produits plus naturels. En fait, j'en ai juste marre d'être prise en otage, au détriment de ma santé, par l'industrie agroalimentaire. Heureusement, j'ai l'impression que des petites entreprises tentent de proposer des produits moins transformés.

mardi 12 juillet 2016

Chris Simon - "Memorial Tour"


Patrice fait la surprise à sa femme Hélène d'un voyage organisé : ils partent sur les traces de la Shoah accompagné d'autres touristes. Au fur et à mesure, "l'historiquement correct" devient de plus en plus réel...

Ce petit roman est un coup de coeur pour moi! Je l'ai lu en deux jours, mais un seul aurait pu suffir.
Il narre l'exportation des français juifs ou résistants d'un point de vue très original, auquel il fallait penser et auquel je ne m'attendais pas : celui de touristes qui ont payé pour un voyage organisé qui colle à l'Histoire.

Le jeu des personnages permet au lecteur d'assister à cette expérience de différentes façons : les uns sont emballés, les autres se plaignent dès le départ, et d'autres encore suivent le mouvement, fatalistes.
Le récit est dur, en rapport avec les faits historiques, mais les pointes d'humour l'allègent, le rendent moins oppressant.

L'auteure ramène les faits historiques dans la réalité présente. Les allers et retours entre le passé et le présent sont omniprésents. Celui qui m'a le plus marquée je crois, c'est l'incrédulité des voyageurs, le fait de ne pas y croire tellement c'est énorme.
Grâce à ce roman, je me suis rappelée mes cours d'histoire. Habituellement, j'avoue boycotter cette période que ce soit en lecture ou en film, parce que je la trouve trop dure, je ne supporte pas d'entendre parler de la guerre et surtout de CETTE guerre. Or ici, j'ai été marquée comme à chaque fois, mais cela m'a paru moins "cru", moins perturbant, peut-être parce que je l'ai pris comme "seulement" une simulation.

Chris Simon nous pousse à nous questionner sur le "tourisme noir", à savoir où est la limite de la décence.
Par deux fois, j'ai vécu cette expérience, des deux côtés opposés en fait : 1) ayant subi l'explosion de l'AZF, j'ai été choquée de voir les touristes s'arrêter sur le bord de la route pour voir et prendre en photo l'endroit ravagé par la détonation ; 2) sans préméditation, je suis allée dans le village d'Oradour-sur-Glane et je ne voulais qu'une chose, repartir, je ne pensais pas que ce serait si fort, avec l'impression d'être à un enterrement, malgré les autres touristes qui ne respectaient pas les lieux.
Selon moi, le tourisme noir est malsain (ou pas) selon la façon dont l'aborde les voyageurs. Egalement, il est à proscrire lorsque des habitants vivent sur les lieux du drâme et sont encore en pleine reconstruction (à côté de l'AZF, je pense aux évènements climatiques qui ravagent des villages entiers).


Je remercie vivement Chris Simon et Livraddict pour ce partenariat qui m'a chamboulée.