mercredi 13 septembre 2017

Ayerdhal - "Parleur ou les chroniques d'un rêve enclavé"


Karel, un poète dénonçant les abus du pouvoir, a été assassiné, ses écrits détruits. Malgré tout, son souvenir, ses mots, survivent dans la mémoire de sa jeune sœur et d'un homme, surnommé Parleur, qui est apparu, venu de nulle part, dans leur village la Colline. Ce dernier entreprend d'éveiller la conscience de ce petit peuple face à l'injustice et au joug du gouvernement.

L'histoire prend place dans un village plus ou moins isolé, à une époque médiévale où les gens vivent de chasse et de pêche, et souffrent parfois de famine selon la sévérité de l'hiver. Les pouvoirs politiques et religieux mettent en place des décisions pour leur propre confort qui écrasent les travailleurs.

Ayerdhal nous dépeint une utopie à partir de faits négatifs qui ne sont pas sans rappeler indirectement ce que nous pouvons vivre. Je pense aux impôts, aux mensonges politiques que la population gobe, bien obligée, et qui subit défaitiste. Mais au travers de Parleur, il nous offre une possible solution, peut-être réalisable si seulement les gens ouvraient les yeux, décidaient de ne plus subir et se serraient les coudes. Mais bon, c'est une utopie...
La personnalité des protagonistes est bien fouillée et développée. J'ai particulièrement apprécié "la Mante" qui est très complexe, torturée par son passé et ses sentiments. De la même façon, j'ai été interpellée par le chef de l'armée locale, tiraillé entre son devoir, les ordres reçus et sa conscience, ses sentiments vis à vis de la Colline.
Son roman est fait à la fois de poésie et de philosophie. L'auteur nous parle d'amour, d'amitié, d'humanité. Je crois qu'on ne peut pas rester indifférent à cette histoire.
J'ai adoré!

lundi 4 septembre 2017

Paulo Coelho - "Veronika décide de mourir"


Veronika s'ennuie de la vie et tente de se suicider en avalant des médicaments. Elle se réveille à l'hôpital psychiatrique et apprend qu'elle n'a plus qu'une semaine à vivre. L'attente de sa mort ne lui apparaît plus de la même manière...

Ce roman est une vraie bonne découverte. Je recherchais un livre de Paulo Coelho pour valider le pays Brésil pour mon défi 1Pays1Auteur, or je connaissais déjà l'Alchimiste. Eh bien je préfère "Veronika décide de mourir", certainement parce qu'il fait contemporain, moins exotique et donc, il m'a été plus facile de me projeter dans cette histoire.

L'auteur a dû s'inspirer de sa jeunesse car il a connu lui-même un (ou plusieurs?) séjour en hôpital psychiatrique à la demande de ses parents. Lorsqu'on connaît ce fait, son roman prend une nouvelle dimension.

Il nous fait de nouveau réfléchir sur la Vie, son sens, sur nos attentes et nous montre un chemin pour s'épanouir. Mais la façon dont il s'y prend est originale : au travers des yeux d'une jeune femme qui a tenté de se suicider, puis au travers des différents patients d'un hôpital psychiatrique. J'ai aimé la description de la folie placée dans le cadre de notre société. Ce livre ne compte pas beaucoup de pages et pourtant l'auteur réussit à bien éplucher les sentiments, le fonctionnement de ces cerveaux atypiques.
De mon point de vue, le directeur représente la raison. Je m'attendais à un médecin froid, sans sentiment, à une personne très cartésienne, eh bien pas du tout! Il est attachant et souhaite trouver une solution à ce qu'il appelle "l'amertume".

"Veronika décide de mourir" m'a fait réfléchir et le passage "Cesse de penser que tu causes de l'embarras, que tu déranges ton prochain! Si cela ne leur convient pas, les gens n'ont qu'à se plaindre. Et s'ils n'ont pas le courage de se plaindre, c'est leur problème." me restera en tête.