dimanche 29 mai 2016

J.J. Abrams & Doug Dorst - "S."


S est devenu son nom, à défaut de se souvenir du sien véritable. En effet, ses souvenirs commencent au moment où il échoue sur la plage de la Vieille Ville. Il entame alors une aventure hallucinante faite de complots, de rencontres dangereuses, de voyages à bord d'un bateau. Et une femme sera le cœur de ses pensées...
Cette histoire est narrée dans le roman "Le bateau de Thésée" écrit par un certain V.M. Straka. Deux étudiants s'échangeront leurs impressions, leurs idées sur l'identité de l'auteur, sous-forme de notes écrites dans les marges.

"S." est un livre-objet extrêmement bien fait! Il est très agréable à découvrir et lire. Les détails sont époustouflants! Par exemple, les tâches ou les ratures, la retranscription des caractéristiques d'un livre de bibliothèque.
Déjà, il faut couper l'étiquette qui scelle la boîte où se trouve le livre. A l'intérieur, parmi les pages, sont placés des courriers, des coupures de journaux, des cartes postales, une serviette, etc. Les notes des deux étudiants se différencient grâce à la typographie, et leur chronologie grâce aux différentes couleurs (certains échanges se succèdent dans le temps).

J'ai choisi de tout lire en une seule fois, c'est-à-dire le roman "Le bateau de Thésée" et les notes des étudiants au fur et à mesure. Je pense qu'une relecture me permettrait de mieux comprendre les détails du S. J'ai été un peu perdue avec tous les noms des personnages cités dans les notes.
En fait, il faut prendre rapidement prendre conscience que le roman de Straka est un reflet de sa vie réelle, restée secrète.
L'ambiance générale est très sombre, mélancolique, très mystérieuse. "Le bateau de Thésée" est de la science-fiction, alors que "S." est plutôt un thriller.

D'une manière générale j'ai beaucoup aimé cet ouvrage. J'y ai retrouvé l'ambiance de la fac. ^^

dimanche 22 mai 2016

Arnaldur Indridason - "Betty"



Quatrième de couverture :
Dans ma cellule je pense à elle, Bettý, si belle, si libre, qui s’avançait vers moi à ce colloque pour me dire son admiration pour ma conférence. Qui aurait pu lui résister… Ensuite, que s’est-il passé ? Je n’avais pas envie de ce travail, de cette relation. J'aurais dû voir les signaux de danger. J'aurais dû comprendre bien plus tôt ce qui se passait. J'aurais dû… J'aurais dû… J'aurais dû…
Maintenant son mari a été assassiné et c’est moi qu’on accuse. La police ne cherche pas d’autre coupable. Je me remémore toute notre histoire depuis le premier regard et lentement je découvre comment ma culpabilité est indiscutable, mais je sais que je ne suis pas coupable.

Je ne me suis pas risquée à écrire mon propre résumé. Difficile de ne pas dévoiler l'intrigue.

Franchement, grandiose! Ce roman offre des surprises renversantes. Je me suis laissée balader et j'ai été scotchée! Pas qu'une fois. La surprise n'est pas vraiment là où on pourrait l'attendre.

Par contre la première partie m'a paru souffrir de quelques longueurs. Peut-être nécessaires pour bien planter le contexte psychologique.
Les différents personnages sont très fouillés. L'ambiance générale est sombre, mystérieuse et parfois dérangeante. Le plan machiavélique se comprend petit à petit jusqu'au dénouement.

Scotchée!!!

mercredi 11 mai 2016

Olivier Norek - "Surtensions"


Victor Coste et son équipe permettent l'arrestation des kidnappeurs d'un jeune juif, mais elle a un goût amère suite à un gros cafouillage aux conséquences dramatiques. Cet évènement affecte particulièrement le capitaine qui se remet alors en question. Mais pas le temps de souffler : un évènement majeur agite toute la justice du 93, impliquant différents criminels sans qu'aucun lien ne les relie.

Ce livre qui fait suite à "Code 93" et "Territoires" est le meilleur des trois de mon point de vue. Et pourtant la barre était déjà très haute! Il est possible de les lire complètement indépendamment, mais franchement, vue ma récente expérience de lecture, j'ai adoré les découvrir chronologiquement et dans la foulée. J'ai eu l'impression que l'intensité allait crescendo intra-roman mais aussi inter-romans.

D'une manière générale, "Surtensions" est un récit réaliste, dur, violent et poignant. J'ai même versé quelques larmes.
A chaque roman on découvre une certaine facette du côté obscur de notre pays. Cette fois-ci les thèmes développés sont le milieu carcéral, les kidnappings, le vol, la mafia corse.
Bien que les crimes soient particulièrement horribles, je trouvais certaines excuses aux criminels. Ou plutôt, peut-être s'agissait-il de pitié? Parce que la vie en prison est franchement inhumaine, je ne pensais pas que c'était à ce point-là. Imaginez un innocent enfermé dans ces conditions... Et parce que chaque criminel laisse derrière lui une famille. Il y a aussi l'injustice qui fait froid dans le dos.
Plusieurs histoires parallèles s'imbriquent les unes aux autres au fur et à mesure ce qui rend l'intrigue très riche. Et le lecteur n'est pas perdu, je n'ai jamais lâché le fil.

L'équipe de Victor Coste apparaît de plus en plus comme une famille soudée. J'ai adoré cette vision. Avec le comportement de leur nouveau supérieur hiérarchique, Ventura, on se rend compte que leurs méthodes sont "douces". Ils restent professionnels même face à des tueurs, savent gérer leurs émotions, mais parfois leurs sentiments humains prennent le dessus, à la limite de ce qu'ils peuvent endurer.

Je ne sais pas si une suite est prévue. "Surtensions" est tellement fort, que j'ai peur d'être déçue. :op En même temps, je me suis attachée aux personnages et j'ai du mal à les lâcher. Pour preuve, deuxième fois que je termine un roman d'Olivier Norek au milieu de la nuit!

Je remercie chaleureusement les éditions Michel Lafon et Livraddict pour ce partenariat qui m'aura fait découvrir un auteur de polars talentueux. Merci!